Dans Echanges de maisons

On en entend de plus en plus parler. Le concept intrigue souvent, donne envie, fait rêver, mais on n’ose pas toujours.

Lorsque je suis rentrée à Bruxelles, ma “base”, il y a quelques années, après six années passées à parcourir le monde sans jamais rester plus de six mois au même endroit, mon intention était d’enfin me sédentariser. Faire comme les gens ennuyeux normaux: habiter à un endroit fixe, sans devoir ranger toutes mes affaires dans un garde meubles tous les six mois. Acheter une voiture. J’ai même adopté un chat à l’époque, comme pour m’enchaîner à cette nouvelle base.

Seulement voilà. Au bout de quelque temps, l’envie de bouger a commencé à venir me chatouiller à nouveau. Aucune envie de refaire mes valises et encore moins de jeter mon chat par la fenêtre – non, j’étais bien, à Bruxelles, auprès des miens. Il me fallait juste partir de temps en temps, pour quelques jours ou quelques semaines, pour mieux revenir.

Quand j’ai entendu parler de ces échanges d’appartements, je n’ai pas hésité une seconde: hop hop hop, on prend des photos de l’appart, du chat (puisque mes échangeurs vont devoir s’en occuper, autant le leur présenter d’emblée), et on publie le tout sur un site spécialisé. Pour ma part, j’ai choisi celui-ci, mais il en existe bien d’autres.

Le concept est simple: on échange notre appartement, notre maison, notre chalet ou encore notre péniche (si si, ça se fait!) contre un bien plus ou moins équivalent ailleurs dans le monde. Pas besoin d’habiter un palace, donc. L’échange se fait sans aucun intermédiaire: on dialogue directement avec nos “échangeurs”. Les échanges peuvent être simultanés ou non (dans le cas d’une résidence secondaire, par exemple). Tout peut être négocié: la voiture, les animaux, les plantes – il suffit de se parler, de s’écrire, d’expliquer ce qu’on attend et ce qu’on peut proposer.

Très vite après mon inscription, j’ai commencé à recevoir des propositions: Californie, Australie, Canada, Bretagne ou Costa Brava – le monde était à moi! “The sky is the limit!”, me murmurait ma messagerie. Je n’en revenais pas. J’ai finalement accepté un échange de trois semaines dans un appartement près de la plage, non loin de Valencia, en Espagne. Ce couple souhaitait découvrir Bruxelles et la Belgique. Amis Bruxellois: vous seriez vraiment étonnés du nombre de personnes qui souhaitent découvrir notre belle ville!

Bref. Avant ce premier échange, j’avais tout de même un peu le trac: que faire de mes affaires personnelles? Et s’ils saccageaient mon appartement? Et s’ils oubliaient de nourrir mon chat? Pire! S’ils le laissaient se jeter par la fenêtre?

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Nous nous sommes envoyé quelques mails pour organiser les détails. De mon côté, j’ai rédigé un petit guide à leur intention pour leur expliquer certains détails de l’appartement, mais aussi leur donner des informations sur la ville et le quartier (un guide que je laisse depuis lors à tous mes échangeurs).

Puis vint le jour J: je suis arrivée à l’aéroport de Valencia. Ils ont eu la gentillesse de venir m’y chercher pour me conduire à leur appartement. Après quelques explications générales, ils m’ont confié les clés et s’en sont allés à leur tour prendre leur avion pour Bruxelles, après que je leur ai à mon tour confié les clés de mon appartement. Et voilà, le tour était joué! Adios la grisaille! La plage et le soleil étaient à mes pieds pour trois semaines! Loin des zones touristiques, j’étais Espagnole, ou plutôt Valencienne, pendant quelques jours.

Je ne vais pas m’étendre ici sur les kilos de paella et les litres de sangria que j’ai ingurgités pendant ce séjour. Juste vous dire que l’expérience fut formidable et que depuis, l’échange d’appartements est devenu mon mode de voyage privilégié. A ce jour, j’ai déjà sept ou huit échanges à mon actif – tous très réussis, sans aucune mauvaise surprise, au contraire!

Je vous raconterai bientôt le prochain échange que je prépare en ce moment. Un indice? “Vamos a la playa?” (bah oui, j’aime ça, le sable et les coquillages).

Et vous? Avez-vous déjà pratiqué l’échange (d’appartements, je précise. Vos histoires de cul coeur ne m’intéressent pas)? Envisagez-vous de le faire? N’hésitez pas à me poser vos questions!

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